En 2024, la tendance à la hausse des frais bancaires en France continue de susciter des préoccupations parmi les consommateurs. Cette augmentation est motivée par plusieurs facteurs clés, qui sont à la fois économiques, technologiques et réglementaires.
Après une année 2023 caractérisée par une relative stabilité des frais bancaires, 2024 semble être une période de compensation pour les banques. Cela malgré une inflation prononcée affectant le pouvoir d’achat des ménages français,
Selon l’étude annuelle de l’association CLCV publiée mardi, les frais liés à la tenue de compte et aux cartes bancaires, entre autres, ont augmenté de 2,5 % à 3 % en moyenne. En décembre, l’inflation en France était estimée à 3,7 % sur un an par l’Insee.
Les augmentations les plus significatives concernent les « petits consommateurs ». Il s’agit de ceux qui utilisent des services de base comme les frais de tenue de compte et les cartes à débit immédiat. Les consommateurs « moyens », incluant deux titulaires de cartes avec assurance perte et vol, ne sont pas en reste. Ces derniers voient leurs frais bancaires annuels atteindre respectivement 66,23 euros et 147,80 euros, avec des hausses de 2,97 % et 3 %.
Pour les « gros consommateurs », définis par deux titulaires de cartes haut de gamme et divers services associés, la facture augmente de 2,52 % pour s’établir à 207,65 euros en moyenne. L’augmentation des frais de tenue de compte et des coûts des cartes bancaires, ainsi que la montée des tarifs des forfaits de services, sont les principales causes de ces hausses.
L’étude met en évidence une augmentation des coûts pour les retraits dans des réseaux de distributeurs automatiques non affiliés. On note également une réduction du nombre de retraits gratuits autorisés dans les banques concurrentes. En outre, les opérations effectuées en agence sont désormais plus coûteuses.
Après une année de modération des tarifs sous la pression du ministère de l’Économie, et un contexte d’inflation élevée, ces hausses étaient anticipées. Les banques, limitées dans leurs bénéfices notamment par l’augmentation du taux du Livret A, avaient préparé le terrain pour ce rattrapage tarifaire.
La Fédération bancaire française a réagi en soulignant que les banques avaient largement contenu les hausses de coûts. En effet, le but étant de préserver le pouvoir d’achat des ménages, tout en rappelant leur rôle d’employeurs majeurs en France.
Enfin, l’analyse de l’association CLCV des tarifs de cent établissements bancaires montre que le Crédit Coopératif, LCL, BNP Paribas et certaines caisses du Crédit Agricole offrent des conditions parmi les plus avantageuses. À l’inverse, la Société Générale et les Banques Populaires se positionnent parmi les options les plus onéreuses.