Paris New-York en moins de deux heures, c’est maintenant… ou presque

De nouvelles innovations dans le domaine aérien pourraient transformer radicalement la façon dont nous voyageons, en particulier drastiquement les temps de trajet entre des points éloignés du globe.

Autrefois, le Concorde, avion supersonique franco-britannique lancé en 1976, symbolisait le summum de la vitesse aérienne avec ses capacités à atteindre Mach 2 (environ 2 500 km/h), permettant ainsi de traverser l’Atlantique en seulement 3h30. Cependant, après son dernier vol en 2003, principalement dû à des coûts prohibitifs et un manque de rentabilité, le secteur de l’aviation supersonique civile a connu un long ralentissement.

Aujourd’hui, près de deux décennies après le retrait du Concorde, une nouvelle ère semble émerger avec l’avènement des avions hypersoniques capables de voler à des vitesses supérieures à Mach 5, soit plus de 6 000 km/h. Ce progrès technologique pourrait, par exemple, permettre de relier Paris à New York en environ 1h30, et même de faire le tour du monde en quelques heures.

Parmi les projets notables, la start-up américaine Hermeus, soutenue financièrement par l’US Air Force, développe le Quarterhorse, un avion hypersonique équipé d’un moteur-fusée. Le prototype de cet appareil a été présenté fin 2021, avec des essais en vol attendus prochainement. Hermeus envisage de produire un avion de transport de passagers capable d’atteindre Mach 5 d’ici 2029.

D’autre part, en Chine, des chercheurs de l’Institut de mécanique appliquée de Pékin ont développé un moteur hypersonique révolutionnaire qui pourrait atteindre des vitesses dépassant 20 000 km/h, ou Mach 16. Ce moteur utilise des techniques avancées telles que la détonation rotative et oblique pour maximiser son efficacité et sa puissance.

En Europe, la société suisse Destinus progresse sur le développement de l’avion hypersonique Jungfrau, capable de transporter 25 passagers à Mach 5, en utilisant de l’hydrogène comme carburant pour minimiser les émissions de CO2. Destinus prévoit une mise en service commerciale pour 2035.

Ces projets ambitieux pourraient non seulement raccourcir les distances globales, mais également soulever des questions cruciales concernant les défis technologiques, économiques et environnementaux à surmonter. Ils offrent une perspective passionnante sur un futur où les distances terrestres semblent insignifiantes, illustrée à la fois les opportunités et les défis de tels progrès dans le domaine des transports aériens.